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mercoledì 17 agosto 2011

Renato De' Paoli (nom d'artiste : Re Nato a Sparè


Renato De' Paoli (nom d'artiste : Re Nato a Sparè) [photos ci-dessus], dirigeant technique de la commune de Vicence, chargé, en tant que responsable, de la sûreté des bâtiments historiques et artistiques des Biens de l'Unesco, dessine et restaure les édifices publics et civils depuis plus de trente ans. Expert dans la restauration du patrimoine historique, artistique et archéologique de la Vénétie, il aime dans ses écrits le thème de la restauration du système fluvial vénète.
Il a publié  Luoghi letterari della civiltà fluviale (Lieux littéraires de la civilisation fluviale), SETE-AVE-MARIE (ED'AR), et écrit dans la préface que « le centre de Vicence et de sa Province deviennent dans cette anthologie un itinéraire de l'Ame, auquel le poète a donné la voix, en traçant le parcours idéal entre les lieux paladiens et les Iles Eparpillées.
Le lecteur peut suivre des lignes imaginaires entre la ville, où l'auteur réside, et a Sparé (Asparetto, dans la province de Vérone) où il est né; ainsi le nombril du monde s'élargit pour embrasser des lieux espérés, pensés et transfigurés par des aspirations lyriques. Le cadre de la narration est l'endolagune vénète, dont l'oeil instigateur trace les contours, lisant dans le contexte de son vécu les racines transformées par le temps. Le Bois des Aïeux a disparu, ainsi que la Forêt de plaine, dispersés dans le temps; cependant ils restent dans la mémoire des habitants de la Polésine, des Iles, aujourd'hui privés de l'eau qui en déterminait non seulement la configuration hydrographique, mais aussi l'économie et la géographie.
Vicence est la première étape du parcours îlien, et le voyageur idéal se déplace dans la région des ''Paleoveneti'' pour profiter des ''Jours des Iles Eparpillées''. L'auteur met l'accent sur les différents centres vénètes suivants : la Mer Rosolina, Bassano del Grappa, Ostiglia, Nogara, Montagnana, l'Ile Rizza, Villimpenta, dont il extrait les signes aquatiques, conformant ses pas à ses humeurs et à ses réflexions. Pendant qu'il se déplace d'une île à l'autre, il cueille le génie des lieux de chaque île comme celui de tout l'antique archipel endolagunaire, soit des anciens Vénètes soit des Vénètes contemporains, expression originale de la même ''créa-ture'' et mère nature ».



Renato De PaoliCreazione Emma  De    Paoli


Civilisation fluviale


L'un des poèmes les plus significatifs du livre est La Civiltà fluviale. I Paleoalvei : « Où passe le Po / les toits et les tuiles sont tous blancs. / Pris par la main tu te promènes en suivant les méandres / le regard qui se porte à la bouche / Pour nous ça fait du bruit quand la terre / n'est pas courbe / cela ne nous impressionne pas de voir les sillons d'eau / la centrale de l'Enel nous impressionne / que l'on voit de tous les côtés. / L'eau impétueuse et tourbillonnante fait peur / aussi aux bateaux amarrés à l'embarcadère. / Au Cercle nautique on joue et on plaisante / de femmes et de moteurs / la langue parlée est de Mantoue / on y rencontre les genres les plus excentriques. / Il y a encore le château Scaligero / même si tout est mélangé / le petit bateau blanc est là dehors / mais pour eux c'est un yacht. / Les anciens pêcheurs jouent aux cartes / autour d'une petite table noire / ils se disputent un demi-litre de vin. / Dans les îlots le mythe de l'île déserte / et le désir de rencontrer une belle femme / naissent sous : les peupliers, les buis, les acacias. / Encastrés entre les digues lointaines sous le ciel. / Le moteur rompt le silence au milieu / de l'eau les vieux amis se rencontrent et se saluent. / Des signaux indiquent les eaux peu profondes des zones humides. / Un bateau en bois rouge et bleu à moitié coulé / est sur le quai, un plombier est ici / il construit une cabane pour échapper à sa femme. / Il ouvre le coffre caché par les buissons / et en tire une bouteille de vin / il ne manque que les côtes et la polenta / et puis adieu ».


Renato De Paoli (foto by Mireille Vezzoni)




Le thème de l'eau


Le sujet principal du livre est l'eau, mais autour de lui s'organise et se fond tout le monde mythique et contemplatif du poète, du thème de l'Eros à celui du paysage, toujours paysage de l'âme, car en toute chose, le poète transmet son esprit et ses sentiments : du paysage aux fleuves, des fleuves aux lagunes, des lagunes aux villes, des villes au ciel, du ciel à la lune, du ''tremblement pâle'', toute une succession d'images et d'éclairs de lumières éblouissantes et lointaines, de surprises diffuses et d'impressions fugaces, comme dans ce morceau de prose poétique extravagante : « Là on voit du train, près de l'île de la bonne grappe. ''On ne peut rien construire sans la poésie''... Le ciel est gris... Je désire dessiner l'air frais. Parmi les collines et les plaines verdoyantes. D'un vert plus clair, d'un vert plus foncé, marron, puis bleu azur, puis gris bleuté, eau et anis. L'enceinte d'une gare pleine de vélos, entre un fleuve et une route, une église... Au cloître de San Lorenzo un beau mur, une porte, un lierre, une villa, un groupe de vélos colorés. L'exposition à Vicenza?! L'histoire de notre histoire. Une maison vide, vieille, contre San Biagio, un vieux bar du centre, une route qui monte, la chaussée baignée de nuit, la lumière des réverbères qui se reflète dans l'eau de la fontaine. Poètes anciens et nouveaux. ''On ne peut pas faire de constructivisme à Vicenza'' ».



Renato De Paoli  Ritratto da Gabin (Foto by Emma De Paoli)



RENATO DE PAOLI ALIAS RE NATO A SPARE' POETE ECRIVAIN


Le titre du deuxième recueil de poésie de René Da Sparé, nom d'art de Renato De Paoli, fait allusion aux sept mers, étendues d'eau mythiques de l'Antiquité, innombrables, parce que le nombre sept indiquait une quantité indéfinie, et les -Sete Ave Marie- ne se trouvent pas en pleine mer mais à l'intérieur de l'ancienne lagune de Vénétie ou Endolagune. Le long de la voie de l'ambre qui de l'Orient menait à la Baltique, les Argonautes ont débarqué sur les Iles des Hespérides, entre la Polésine et les bancs de sable, terres émergeant de la Haute Adriatique, où la mer se mélangeait aux eaux douces des fleuves dispersés dans la lagune vénète, qui arrivait jusqu'au Benaco.
C'est dans ce contexte que se développe la narration de René d'Asparé, dont l'inspiration lyrique est soutenue par le voyage entre -île et île- d'une mer intérieure qui a disparu, dont le poète perçoit l'existence encore vive dans les fragments de mémoire des lieux nés : - à droite Tregnon / Sanoa au milieu s'appelle Menago / à gauche Lavegno – de De l'Acva, p.21.
A la question du poète de tous les temps : - En quelle langue et quels caractères écrire? - René da Sparé répond de deux façons, utilisant à la fois l'Italien et le Vénète, voulant ainsi sceller l'amitié indissoluble des deux langues, dans le débat séculaire entre la langue écrite et la langue parlée, entre le langage noble et le langage vulgaire. L'auteur heurte les néologismes en les déplaçant sur la voie de la langue vénète et italienne : - inflizioni - composé du suffixe in- et de - afflizioni - - finitimo - dérivé de - finito - et - prossimo - Fréquents sont aussi les néographismes : acua ; adri attico. La conception structurale encadrant la multiplicité des contenus est le voyage endolagunaire que révèle la seconde entrée du titre - Ave - les eaux anciennes qui léchaient - les prés verts – dans les clairières du Bosco Avi, p.65.
La précision et la constance des références spacio-temporelles font revivre aux yeux du poète le décor périlacustre, situé entre les fleuves Mincio et Bacchiglione, au centre desquels se trouve - son - Menago, étape obligatoire du mythique Apollon hyperboréen. Il en évoque l'écho dans les étapes de La Civiltà fluviale, p.29. Les manifestations soudaines des digues, du ciel, du piano, du feu, vibrent dans l'atmosphère hivernale de l'endolagune, sont des éclairs qui brillent dans la composition Epifania, p,43. Le Poète s'adresse explicitement à vous qui écoutez en rimes éparses le son soulignant la fugacité des biens temporels et en même temps la subjectivité de la poésie lyrique, créée par les séquences des fragments de l'existence, comme dans Isole sparse, p.41.
Le caractère qui unit le livre de chants de René et l'autobiographie, le point de vue constant, est la première personne, qui accentue le ton élégiaque de la composition Lama lago isolano, p.60.
Récurrentes sont les références internes entre les îles de son vécu, fréquents les monologues attristés comme ''il est devenu entrepreneur / l'agriculteur / roseaux / ne servent plus'', de Stradella, p.37.
Les pauses lyriques de son vécu sont enrichies « parfois jusqu'au tourment, de mouvements et de résonances intérieures » comme pour le livre de chants de Saba, amoureux de sa Trieste.
A la différence de celui-ci, le recueil Sete Ave Marie est fondé sur le vers linéaire, avec la prédominence du procédé apodictique Musica, p.35, Per non morire anonimo, p.40, Mattine, p.44, Gilda, p.59. La forza della luna, p.84. Si la métrique est libre, la paronomase prévaut, car il y a, dans l'assemblage des sons égaux que le poète réussit à exalter, la disparité de ses expériences et les contrastes émergeant de sa recherche autoanalytique et autobiographique. L'allitération de - trattore, trattare, trattati - dans les poèmes Ironico gioco, p.77 et Qualcosa che non c'è, p.87, souligne le conflit entre la nostalgie et la douleur de la perte, exprimée avec une légère ironie et un espoir voilé. L'autre thème caractéristique est l'identité entre le mot et la pensée, comme l'a écrit Saba : « Aux poètes il reste à faire la poésie honnête », car c'est de leur sincérité que le monde dans sa globalité a besoin. Le poète lui-même affirme écrire pour ''rendre la sacralité à l'écriture'', dans Libero discernimento, p.51. Le genre lyrique est exalté par la spontanéité des sensations de l'auteur, fragile et désarmé dans le doute de ''Que faire? Que dire?'' déclaré sans voiles, de Avanti-Indietro, p.69.
A René Da Sparé comme au lecteur il ne reste qu'à demander : ''Remplis-moi d'étoiles, de Sonno, p.38. La disharmonie entre l'art et la vie, thème typique de la poésie du XXe siècle, transparaît dans les vers du livre de chants Sete Ave Marie qui, de la publication de Rudyard Kipling Les sept mers, se reflète dans les siècles avec la tentative originale de René Da Sparé de signifier sa propre existence dans la ''vie chaude'' de la poésie.

Anne-Marie Ronchin. Legnago, 28 février 2010.
nr - 16 année XVI du 30 avril 2011.

renato de paoli



Les symboles des choses


L'introduction, par Antonio Capuzzo, rappelle un poème, ''La voix de l'eau'', du poète iranien contemporain Sohrab Sepheri : « Enlevons le nom des nuages, / du platane, de l'été. / Enlevons le poids du savoir des ailes de l'hirondelle ». Les noms sont les symboles des choses. L'eau est le symbole de la femme ou la femme est le symbole de l'eau? Le feu est le symbole de l'homme, le mâle, ou l'homme, le mâle, est le symbole du feu? Le jazz symbolise l'Eros ou l'Eros symbolise le jazz? C'est précisément dans l'ambiguïté du mot que vit la poésie, c'est d'elle qu'elle se nourrit.
Ainsi dans le premier poème Violino per Palladio, le « violon fait de plaques rouges à l'acide » est le symbole évocateur de l'architecture de Palladio. Le second poème est intitulé Rosolina Mare, un poème impressionniste, marbré de tâches de couleur, comme des notes éparpillées sur la plage : on cueille l'immensité de la mer dans le sable, la baignade, le soleil, le plongeon, les bateaux pneumatiques-dauphins, les « marchands ambulants », le petit lard à gogo, Mare Nostrum, ancien orgueil des Romains conquérants du monde, réduit à une décharge pour touristes occasionnels, et l'Adriatique redimensionné à « Adri-Attico » : « lagune et bancs de sable / à bicyclette on y va aussi si le / soir les moustiques / nous attaquent mais nous les tenons / éloignés avec la citronelle / naturelle / une fois il n'y avait rien / ligne de la lumière / pinède affamée / fleurs »

Renato e Emma  Sherazad De Paoli


L'authentique beauté


Dans le poème Quello che non ho, le poète déclare vivre pour retrouver l'authentique beauté, dans les fleurs, dans les parfums, dans les souvenirs : dans chaque fleur il a laissé une pensée, un goût, une odeur, une saveur, il tempère les essaims d'abeilles laborieuses, absorbées dans le travail ardu, qu'il avait oublié. Le temps du Poète est semblable à un fleuve qui coule lentement dans son lit et au travail inlassable des abeilles : « Où allions-nous avec cette nouvelle ruche? / L'essaim s'était reformé et l'apiculteur / y répond dans un autre champ, plus beau ». Le poète se tourne tout entier vers la cueillette des murmures et des soupirs de la nature : « entendre ce jour / comme un mythe / attendre sur / la pierre blanche / attendre que le cycle / s'accomplisse / attendre le calme / qui emporte / l'empreinte imprimée / sur le sable / et se consoler d'une ombre / qui transpercée / bouge lentement / jusqu'à être pleine. / Voix lointaines, les murmures / sont des guides ».

Renato De Paoli a Parigi

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